L'alternance en licence pro Nutraceutique

Maëliss et Coraline ont 21 ans et sont toutes les deux alternantes en licence professionnelle Nutraceutique. Les points communs s’arrêtent ici car leurs profils, missions et projets sont très différents tout en étant complémentaires. Témoignage.
Étudiante en travaux pratiques dans le cadre de la licence professionnelle Nutraceutique

La licence professionnelle Nutraceutique aborde les compléments alimentaires et produits de santé à base de plantes à la fois sous l'angle scientifique et réglementaire mais aussi sous l'angle marketing et commercial. Les profils et missions des alternant et alternantes peuvent donc, au sein d'une même formation, être très différents.
Exemple avec les témoignages de Coraline et Maëliss dont les parcours et projets sont complémentaires.

Quel est votre parcours et pourquoi cette licence professionnelle ?

Maëliss : Je suis passionnée depuis de nombreuses années par les plantes médicinales et tous les produits de santé à base de plantes. Après un bac STAV (Sciences et technologies de l’agronomie et du vivant) et une année de césure qui m’a permis de faire des stages dans le milieu de l’herboristerie, je suis entrée en licence de biologie. Après deux ans, quand j’ai vu que l’Université de Rennes 1 proposait cette licence professionnelle, j’ai foncé : je me suis dit que ça pouvait être intéressant pour compléter mes connaissances.

Coraline : Après un BTS Diététique j’ai voulu me spécialiser et j’ai trouvé la licence professionnelle Nutraceutique qui me permettait de voir un peu plus loin que la nutrition humaine et d’aborder la physiologie, les plantes, la phytothérapie...

Comment avez-vous trouvé votre entreprise d’accueil ?

Coraline : J’ai d’abord contacté toutes les pharmacies près de chez moi et ensuite j’ai répertorié les entreprises qui touchaient le milieu des compléments alimentaires via l’association SYNADIET. J’ai passé un entretien, et j’ai été prise.

Maëliss : J’ai parlé de mon projet de faire cette licence pro à une connaissance qui tient une herboristerie. Ça l’a beaucoup intéressé de m’avoir en tant qu’apprentie donc ça s’est fait comme ça, plutôt facilement. Je pense que le principal enjeu c’est de trouver une entreprise suffisamment intéressante pour nous, pour ce que l’on souhaite faire pendant une année entière.

Pouvez-vous nous en dire plus sur ce diplôme ?

Coraline : La formation aborde les différentes approches du milieu de la nutraceutique : scientifique, réglementaire et marketing.
Niveau scientifique, nous étudions les différents ingrédients à effets physiologiques : les flavonoïdes, les anthocyanes… dans quel cas ils sont intéressants et sous quelle forme il est possible de les utiliser.
Pour l’aspect règlementaire, elle se focalise sur les grandes autorités compétentes. Nous différencions ce qui va être compléments alimentaires, cosmétiques, dispositifs médicaux, produits pharmaceutiques…
Enfin, pour le marketing, nous identifions les différents besoins des consommateurs et les prescriptions en fonction de leurs attentes.

Maëliss : Le coté règlementaire, marketing, technique et scientifique, c’est un bon résumé je trouve…

Coraline : En cours on traite beaucoup de points dont on aura besoin au sein de notre alternance, en tout cas dans mon cas. J’ai pu mettre en pratique dans le monde du travail ce que je voyais à l’université, particulièrement tout ce qui est aspects règlementaires et scientifiques.

Quelles sont vos missions en entreprise ?

Coraline : Je suis apprentie en expertise scientifique et réglementaire pour les compléments alimentaires et les produits cosmétiques.

Dans mon entreprise on mène de la prestation de service. Nous avons des clients qui vont nous demander « Voilà, on veut mettre sur le marché tel ou tel produit » et on va donc les diriger et les conseiller pour répondre aux normes réglementaires. Nous regardons s’il y a des ingrédients que l’on peut changer, justifier pourquoi on veut mettre cet ingrédient. Nous travaillons avec les toxicologues pour valider nos formules. Nous élaborons les dossiers d’information produit. Et pareil pour les compléments alimentaires. Pour l’aspect scientifique, nous faisons un peu de recherche et développement.

Maëliss : Je suis vendeuse et conseillère en produits d’herboristerie.

Je travaille donc dans une herboristerie. Il y a une partie épicerie fine mais le cœur est la vente de produits d’herboristerie : des plantes sèches pour faire des tisanes, des complexes, des extraits hydroalcooliques… Nous avons également un gros pôle huile essentielle. Je m’occupe en partie de la gestion de la boutique, des commandes, des relations avec les fournisseurs… Mais la plus grosse partie, et celle que je préfère, c’est la relation avec le client et notamment le conseil. La personne va venir nous expliquer ses problèmes de santé et nous la conseillons sur les produits pour l’aider au mieux.

Comment s’organise l’alternance ?

Coraline : On fait 2 mois en entreprise pour 1 mois à l’université. On a en tout 3 périodes à l’université et on revient en septembre pour la soutenance de notre mémoire et pour notre projet tutoré. Pour moi c’est un vrai plus par rapport à l’aspect géographique vu que je fais mon alternance sur Marseille. Cette organisation me permet de pouvoir rester près de chez moi sur la côte d’Azur et de revenir sur Rennes uniquement pour la période à l’université.

Maëliss : J’aime beaucoup ce rythme 1 mois / 2 mois : pendant 1 mois me consacrer à mes cours et puis après, le reste du temps, être en entreprise et ne pas avoir trop de travail relié à l’école. Mais c’est un rythme qui est assez soutenu, surtout au niveau des cours : les examens sont organisés à la fin de chaque période à l’université donc il faut se préparer à ça. Lorsqu’on est en entreprise on a le projet tutoré et notre rapport d’alternance qui sont à travailler. Comme je finis le travail à 19 h, devoir se mettre sur son rapport d’alternance le soir n’est pas forcément évident. C’est parfois un peu compliqué de gérer les deux.

Coraline : C’est vrai que comme nous n’avons pas beaucoup de périodes à l’université, ce sont des périodes concentrées avec des plages de cours de 9h jusqu’à 18 h, donc c’est très fatigant. À la fin on est tous crevés, je crois.

Maëliss : Après c’est sûr que l’avantage de l’alternance, c’est le salaire.  C’est quand même assez confortable de pouvoir être indépendant financièrement. Et puis c’était dans le but de me professionnaliser que j’ai choisi l’alternance donc ça me va très bien.

Et après ?

Coraline : L’année prochaine j’aimerai bien tenter le master Nutraceutique à Rennes, donc je vais candidater.

Maëliss : J’aimerais bien travailler quelques années dans le secteur des compléments alimentaires et à terme j’aimerais monter mon entreprise de production agricole et de transformation de plantes aromatiques et médicinales en compléments alimentaire.